
Ajahn Chah Subhaddo (1918–1992) est l'une des figures monastiques les plus influentes et les plus aimées du XXe siècle en Thaïlande. Disciple direct d'Ajahn Mun Phurithatto, il fut un pilier de la Tradition de la Forêt (*Thudong*) et le fondateur du **Wat Pah Pong**. Sa contribution la plus significative réside dans sa capacité à rendre les enseignements bouddhistes Theravada accessibles, inspirant la création d'une vaste lignée de monastères occidentaux.
Né dans la province rurale d'Ubon Ratchathani (Isan) en 1918, Ajahn Chah a été ordonné moine à l'âge de 20 ans. Il étudia initialement les textes et les pratiques classiques avant d'être confronté à la confusion engendrée par les diverses interprétations du Dharma.
Désireux de retrouver l'essence du Bouddhisme, il se lança dans la pratique du *Thudong* (voyage ascétique), vivant dans la solitude de la jungle. C'est durant cette période qu'il rencontra Ajahn Mun, qui devint son maître et le guida vers une approche plus pragmatique et expérientielle de la méditation *Kammaṭṭhāna*.
En 1954, Ajahn Chah s'établit dans une forêt près de son village natal pour fonder Wat Pah Pong. Ce temple est devenu le modèle d'une nouvelle approche, combinant la discipline stricte de la forêt avec l'accessibilité à la communauté laïque.
Ses enseignements sont célèbres pour leur clarté, leur humour et l'utilisation d'analogies simples, souvent tirées de la vie quotidienne ou de la nature. Il insistait sur la nécessité de voir la réalité telle qu'elle est (*Yatha Bhuta Ñana*) et de ne pas s'attacher aux phénomènes, que ce soit les plaisirs ou la souffrance.
La singularité d'Ajahn Chah réside dans sa capacité à attirer et à former des moines et des nonnes occidentaux, une première pour la Tradition de la Forêt. Il a adapté la discipline monastique pour qu'elle puisse s'épanouir dans un contexte non-asiatique, sans diluer l'authenticité des pratiques.
En 1975, il a fondé **Wat Pah Nanachat** (Le Monastère International de la Forêt) près de Wat Pah Pong, dédié spécifiquement aux moines étrangers (dont le premier abbé fut Ajahn Sumedho, un Américain). Cet établissement a servi de tremplin pour la diffusion de sa lignée.
La lignée d'Ajahn Chah est responsable de la création de nombreux monastères importants en Occident, dont le plus célèbre est le **Monastère d'Amaravati** au Royaume-Uni. Ces centres continuent de perpétuer les enseignements du Dharma et les pratiques ascétiques du Thudong. Cibler la longue traîne : Ajahn Chah Wat Pah Nanachat ; Amaravati UK ; bouddhisme Ajahn Chah.
Conformément à l'esprit de la Tradition de la Forêt et à l'accent mis sur le renoncement, Ajahn Chah n'est pas connu pour avoir émis d'amulettes commerciales. Les objets qui lui sont associés sont principalement des médaillons honorifiques créés pour commémorer des événements (décès, anniversaires) ou des photographies, qui servent de rappels de son enseignement plutôt que d'objets de collection matérielle. Son véritable héritage réside dans le corpus de ses enseignements publiés et la communauté monastique mondiale qu'il a établie.
Atteint par la maladie en 1982, Ajahn Chah est décédé en 1992, laissant derrière lui un réseau international de plus de 300 monastères et un impact profond sur la manière dont le bouddhisme Theravada est pratiqué et compris dans le monde entier.
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